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L'évolution du Deejaying


Les origines du mot Disc-Jockey


Tout a commencé aux Etats Unis, dans les années 30, sur la radio New Yorkaise WNEW. L'un des premiers à avoir eu l'idée de parler sur de la musique s'appelait Martin Block


Martin Block
Martin Block


En réalité, d'autres personnes le faisaient - déjà - sur d'autres radios mais Martin Block jouissait d'une certaine notoriété et, surtout, son concept cartonnait. En peu de temps, il avait réussi à attirer de nombreux publicitaires alors que beaucoup pensaient qu'animer sur de la musique ne fonctionnerait pas.


Un peu plus tard, Walter Winchell, journaliste Américain inventa le mot "Disc Jockey" pour qualifier le travail de Martin Block. Le mot était né. Block fût le premier DJ officiel de l'histoire.


Walter Winchell, inventeur du mot Disc Jockey
Walter Winchell, inventeur du mot Disc Jockey

Pour autant, le mix lui même n'existait pas encore. C'est au cours du temps que s'est construit ce métier tel que nous le connaissons aujourd'hui.


Le Deejaying, au début des années 90


Quand j'avais 17 ans, j'attendais avec impatience le vendredi. Non pas parce que c'était le début du week end (quoi que) mais parce que le vendredi c'était le jour des sorties ! Les nouveautés vinyles arrivaient. Tous les DJ's se retrouvaient chez le disquaire qui, ce jour là, faisait très certainement sa plus grosse journée de la semaine. Nous, nous étions fous ! On se jetait comme des "affamés" sur les plaques. On en retenait un maximum et, si possible, on prenait un exemplaire de tout. Bah oui... Certaines plaques n'étaient là qu'en quelques unités et, bien souvent, c'était les meilleures donc, si on ne se pressait pas, on pouvait passer à côté de la perle.

Dégoter les bonnes nouveautés, pour les passer le soir même dans nos clubs respectifs, c'était notre passion. A 17 ans, j'étais résident d'une petite boite dont la capacité était de 200 personnes. C'était petit mais j'étais heureux comme un gosse car, chaque week end, je pouvais "nourrir" la culture musicale de ma clientèle (et surtout jouer avec les platines...).



Les années ont passé, la passion du vinyle est restée intacte pour les passionnés mais, petit à petit, quelque chose s'est imposé en lieu et place de la platine vinyle, dans les salons des particuliers : la platine CD.


L'arrivée d'un "ennemi" : Le Compact Disc


Apparu pour la première fois en 1979, le compact disc s'est imposé progressivement. Quand j'avais dix sept ans, tout le monde connaissait le CD, tout le monde l'utilisait. Tout le monde sauf les DJ's qui continuaient à jouer des galettes. Etions nous dépassés ? Je ne le crois pas car les nouveautés continuaient d'affluer chaque vendredi, et ce, bien avant la sortie CD. D'ailleurs, c'est le succès des vinyles, en discothèques et donc auprès du public, qui incitait les labels à produire, ou pas, le titre sur CD. Nous continuions donc à faire découvrir la musique et à être, quelque part, des "sélecteurs naturels" des sorties CD. Ce que je vous dis là n'était pas valable pour tous les styles de musique. Les labels n'attendaient pas "l'aval" des DJ's pour produire, sur CD, le nouvel album de Michael Jackson, par exemple... Au fur et à mesure, le CD s'est substitué au disque vinyle pour devenir le format musical le plus vendu au monde auprès des particuliers (1986).


Avec cet engouement, beaucoup d'entreprises se sont mises à créer des platines CD, pour les DJ's. Ironie de l'histoire, la première société à avoir commercialisé une platine CD pour les professionnels était...attention...roulement de tambours...Technics !

En 1985, alors que les ventes des platines vinyles Technics cartonnent, l'entreprise Japonaise pond la SL-DZ 1200. Sauf erreur de ma part, elle n'a pas connu le succès que la marque escomptait. En tous cas, les professionnels que je connaissais et dont je faisais partie ne voulaient pas en entendre parler. Comment ? Mixer sur CD ? Non, merci. Nous avions essayé cette platine et ce n'était pas "notre truc" ! Ce qui est certain c'est, qu'à l'époque, on ne se doutait pas de la suite des événements.


L'évolution vers les platines CD/MP3 et contrôleurs


Je passe sur les double lecteurs CD qui sont apparus au début des années 90 comme les lecteurs Numark et Denon pour vous parler brièvement de l'entreprise qui révolutionnera, à mon sens, le deejaying : Pioneer.


Il aura fallu attendre 1994 pour voir la toute première platine CDJ Pioneer. CDJ est l'association des sigles CD et DJ. Ce premier modèle était la CDJ-500. Quatre ans plus tard arrive la CDJ-100 S et pour définir le succès rencontré par cette platine, c'est simple, elle a fait un tabac ! Les nouveaux DJ's, et certains anciens, ont vu en cette platine quelque chose d'extraordinaire : il n'était plus nécessaire de transporter des dizaines et des dizaines de Kg de disques pour aller mixer. C'est véritablement une des raisons de son succès. Cette première platine ne pouvait pas encore lire de MP3 mais elle avait de sacrés arguments.


La suite, nous la connaissons tous : La CDJ-1000 en 2001, la CDJ-1000 MK2 en 2003 puis la MK3 en 2006... puis la CDJ-2000... la CDJ-2000 NEXUS... puis les contrôleurs. Toutes ces platines se sont implantées, au fur et à mesure, avec des options plus avancées les unes que les autres : Boucles automatiques, lecture de fichiers sur clé USB ou carte SD, fonction pro DJ link (pour partager la musique entre plusieurs platines à partir d'une seule source), écran tactile, Recordbox, touche Synq... Et avec ces avancées, les DJ's ont évolué et, surtout, ils ont fleuri. "Etre DJ" est devenu une mode ouverte à tous. Si Pioneer reste, en 2021, la marque la moins abordable en terme de coût, d'autres sociétés sont arrivées et se sont mises à vendre des produits similaires à des prix bien plus avantageux.



Mon expérience sur ces nouvelles technologies


J'ai testé plusieurs de ces machines et j'avoue qu'elles permettent une création sans limites. C'est indéniable ! Cependant, moi qui suis "un vieux de la vieille", j'ai été très rapidement lassé, ennuyé, limite déprimé ! Au lieu de toucher mes bons vieux disques et de ressentir le son ancré dans les sillons, je n'ai ressenti que le caoutchouc des boutons en tous genres. Au lieu de chercher après mon tempo et de me concentrer - le casque scotché sur une oreille - pour que mon tempo ne bouge pas, je sentais la machine se caler facilement, comme ci elle le faisait à ma place. La sensation de facilité me permettait, certes, une approche Artistique différente mais m'enlevait le plaisir que j'ai avec mes platines vinyles.


Le métier de DJ en 2021


Etre DJ, aujourd'hui, ne veut plus dire grand chose, à mon sens. Il y en a encore d'excellent(e)s mais avouons que beaucoup ne méritent pas ce titre. En travaillant, j'écoute des sets de tous styles et, bien souvent, je fais des bonds sur place. Il y a encore peu de temps, j'écoutais un "mix" de 2 gars (classés dans le TOP 100 mondial des DJ's) et je les voyais, debout sur la scène, en train de balancer du champagne à la figure des gens. A aucun moment je ne les ai vus caler un disque. Je ne parle pas d'un vinyle, je ne sais même pas si ils connaissent son existence, je parle juste de caler 2 titres (enregistrés sur leur clé USB) au tempo.

Non, j'ai juste vu qu'ils maitrisaient le lancer de champagne, le roulage sur scène, le lever de bras... Et ils sont classés dans le top 100 mondial. Je ne vous cache pas que je ne les ai plus jamais écoutés.


A contrario, d'autres nouveaux talents mixent... Pour de vrai ! Ils ou elles ne sont classés nul part mais ils et elles existent et relèvent considérablement le niveau.


En conclusion, être DJ en 2021 n'est pas tout a fait la même chose qu'avoir été DJ en 1990.

30 années séparent les anciens des nouveaux qui ont, pour certains, pris "le bon chemin" et d'autres "le mauvais". Dans tous les cas, être DJ aujourd'hui reste pour chacun une passion, qu'on s'exprime avec un vinyle ou une clé USB... Et ce qui me réconforte est que le vinyle a fait son grand retour. Plus que jamais il est utilisé, recherché, écouté, manipulé. Qu'on l'écoute sur une MK2 ou une autre platine, écoutons le et prenons du plaisir.


Vivons notre passion, chacun à notre façon.


Fabrice / Pimp Your Technics



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